LA GUERRE DES TRANCHÉES: LES NOUVELLES ARMES DE L'INFANTERIE
Ci-dessous: C grenade bracelet; D pétard monté sur raquette; E pétard anglais; F pétards bricolés au front
Grenades raquettes:
Pour augmenter l'efficacité des tirs de grenades, on songea rapidement a créer des appareils pour les lancer. On vit ainsi renaître une sorte d'arbalète, que les soldats appellaient sauterelle, où la grenade était placée sur une corde reliée à deux tiges flexibles, et dont la détente assurait la propulsion jusqu'à 80m.
Avec la guerre des grenades de nouvelles conception virent le jour. Toutes sont fusantes, c'est à dire qu'elles éclatent quelques secondes aprés allumage. Les grenades offensives sont celles que l'on peut employer en terrain découvert sans que le grenadier soit atteint, c'est à dire dont la zone d'efficacité réelle ne dépasse pas 8-10m du point d'éclatement (effet meutrier limité au seul effet de l'explosion). Les grenades défensives sont celles qui sont dangereuses dans un rayon de plus de 100m, et qu'il faut tirer d'une position bien protégée des éclats de retours (effet meutrier lié à la projection d'éclats de fontes nombreux). Il existe aussi pour des effets spéciaux des grenades suffocantes, fumigènes, incendiaires.
Dans l'offensive la grenade permet d'atteindre le défenseur abrité qui a échappé au bombardement. C'est un engin d'attaque et de nettoyage de tranchées. Dans la défensive elle permet de réaliser un excellent barrage à courte distance, et de couvrir les organes essentiels de la défense (mitrailleuses, PC, etc.).
Au cours de la guerre on forma des fantassins spéciaux, les grenadiers-voltigeurs, dont le rôle était l'utilisation des grenades. Elles étaient transportées dans des musettes porte-grenades. Les grenades à main pouvaient être tirées à 25-40m avec un écart de 2-3m et une cadence de tir d'une dizaine de grenades à la minute. Les grenades à fusil pouvaient être tirées entre 30 et 180m.
Allumeurs: il en existait trois type:
L'enveloppe est ovoïde en fer blanc de 0,3mm d'épaisseur, peinte en gris bleu-clair et remplie de 150g de cheddite. Le poids total est de 250g. Elle utilise le bouchon allumeur automatique modèle 1916B, commun à toutes les grenades sauf le type CF. Un ressort de percussion intérieur en forme de pince percute simultanèment deux amorces lorsqu'il est libéré par le déplacement d'un verrou. Celui-ci se déplace automatiquement en soulevant le levier de déclenchement (aprés avoir enlevé la goupille de sécurité). Le tireur devait prendre la grenade de la main droite (à pleine main), enlever la goupille de sécurité (la grenade est alors armée), puis envoyer sa grenade. Il y a déclenchement dés que la grenade quitte la main (levier de déclenchement ouvert).
Grenade F1 avec allumeur métallique
Grenade incendiaire et fumigène AB 1916: Grenade offensive fusante, avec corps sphérique en fer blanc et bouchon allumeur métallique à percussion. Elle projette des matières inflammables dans un rayon de 15 à 20m tout en produisant d'épaisses fumées. On a 500g de matières actives pour un poids total de 715g.
Obus à fusil VB: Cet engin se lance grace au fusil d'infanterie (Lebel, modèle 1907/15 ou F.A.) coiffé d'un tromblon VB (Viven-Bessières). Le tromblon se porte au ceinturon dans un étui en cuir.
Tactiquement l'obus VB prolonge l'action des grenades à main. Lors d'une attaque dans un combat local, lorsque l'artillerie ne peut intervenir, il supplée à celle-ci en bombardant avec précision les nids de résistance adverse. Il peut interdire la retraite de troupes ennemies attaquées à la grenade à main et aussi empêcher l'arrivée de renforts, etc. Dans la défensive il permet de créer des barrages infranchissables, d'effectuer des tirs d'usure, de harceler les adversaires et même parfois neutraliser les minenwerfer et granatenwerfer.
On peut tirer épaulé, mais le plus souvent on appui la crosse à terre. On devait ajuster le tromblon à fond sur la bouche du fusil, puis introduire l'obus VB à fond. On tirait ensuite la cartouche réglementaire. La balle passait par le tube central et frappait la palette qui mettait le feu à l'amorce (dans un tube latéral), tandis que les gaz brulés projetaient l'obus. L'efficacité de cet obus était trés semblable à celui des autres grenades, mais avait une portée trés supèrieure.
Le tromblon VB pouvait aussi lancer des fusées éclairantes ou à signaux, ainsi que des projectiles porte-message.
Lance message Brandt: On place le message dans une cavité. Un dispositif d'amorçage détermine la production d'une fumée jaune persistante indiquant le point de chute.
Grenadier VB vers 1930
Fusil modèle 16:
Fusil automatique modèle 1917 culasse fermée et culasse ouverte:
Arme de crise, rapidement mis au point, il fut victime de nombreux ennuis mécaniques, mais permit aux français de reprendre la supériorité de feu d'infanterie sur leur adversaire allemand. Il a été par excellence l'arme d'accompagnement de l'infanterie, que ce soit pour les attaques ou la conservation du terrain acquis. Avant sa mise au point on était obligé de faire venir les mitrailleuses sur les points nouvellement conquis, ce qui se faisait assez lentement et rendait les positions vulnèrables. On le considérait comme l'avant-garde de la mitrailleuse qui devenait alors surtout une arme défensive.
Pistolet signaleur de 25 modèle 1918