LE SECOND EMPIRE - L'INFANTERIE

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La décennie 1850: Durant plusieurs années l'armée française va vivre sur le fond légué par la monarchie de juillet sans trop le perfectionner. L'absence de réserves instruites n'apparaît alors pas encore comme un vice rédhibitoire, et le remplacement (on paie un homme pour faire le service militaire à sa place) et l'exonération (on se dispense du service militaire contre une somme d'argent) sont aussi légaux que largement pratiqués.

Au point de vue uniformes les réglements de cette époque ne sont que des améliorations des réformes de 1844 et 1845. Ainsi la capote gris de fer bleuté est déjà le vêtement de campagne traditionnnel de l'infanterie.

Caporal-tambour, voltigeur et clairon de voltigeur vers 1855 (à gauche) et Fusilier vers 1859 (à droite)

Fantassins vers 1855     Fusilier vers 1859


La réforme de 1860: Les uniformes de la ligne subissent un profond bouleversement, cédant à une mode quelque peu baroque et à la limite du mauvais goût. La capote, avec col rabattu, sans épaulette, ne se porte maintenant jamais seule, mais par dessus l'habit lorsque les rigueurs du climat l'exigent. L'habit, devenu bleu foncé, devient donc l'unique vêtement toujours porté en campagne. Symbole à lui seul de la nouvelle réforme le pantalon à la chasseur est adopté pour toute la troupe, avec ses jambières de cuir. Le bonnet de police à visière est supprimé et remplacé par le shako.

Fusiliers à la corvée de balayage vers 1866: Le caporal porte la capote 1860 avec le sabre 1831

Tenue de 1860 fusiliers à la corvée

Le 37ème de ligne avec le nouveau fusil Chassepot:

Réforme de l'uniforme de 1860 Le 37ème de ligne


La réforme de 1867-68: S'il se révèle timoré par ailleurs, l'esprit réformiste des années 1867-68 se traduit avec bonheur dans le domaine des uniformes. Le réglement de décembre 1867 tient en effet compte des nombreuses critiques suscitées par la tenue "à la chasseur" de 1860, et on constate un retour aux traditions antérieures.

Capote: Dans le réglement de 1860 la capote ne se portait jamais seule, sa présence par dessus la tunique ne se justifiant que par les rigueurs du climat. Désormais et pour de longues décennies le port de la capote sera à nouveau ordonné par principe dans la tenue de campagne, qui peut se porter seule ou sur la tunique ou la veste. Toutes les compagnies portent les épaulettes écarlates des grenadiers depuis la suppression en janvier 1968 des compagnies d'élite dans les régiments d'infanterie de ligne (En effet les compagnies sont armées pareillement et sont amenées à jouer un rôle identique ; il n'y a donc plus de fusiliers, voltigeurs et grenadiers, mais que des soldats). Le port des chevrons d'ancienneté sur la capote est de nouveau réglementaire.

Tunique: Modèle à jupe de 34cm à deux rangées de boutons et à collet jonquille, se portant avec des épaulettes écarlates. 

Tunique modèle 1867

Veste: A une rangée de boutons, elle est portée par la troupe, mais pas en campagne

Pantalon: Les principales récriminations portant sur le pantalon à la chasseur, le réglement opère un retour total vers les normes classique. Le modèle 1858 réapparait, augmenté d'une martingale dans le dos. 

Shako: Le réglement introduit un nouveau shako, mais il sera trés peu porté par rapport au képi

Shako modèle 1867

Képi: Alias bonnet de police à visière, ses dimensions s'amenuisent par rapport à ses aînés de 1852 et 1858, ce qui confère au soldat une allure "crâne".

Képis modèle 1867

Poche à cartouche: Portée sur le côté droit de l'homme, elle vient en complément de la giberne

Guêtres de toile: à 9 boutons

Lors de la guerre franco-prussienne la troupe portait la capote et la veste, tandis que les sergents majors portaient la tunique

Lignard de 1870     Lignard de 1870     Lignard de 1870


Infanterie de la ligne:

Infanterie de ligne au bivouac

Infirmiers:

Infirmiers

Infanterie de marine

Infanterie de marine


Source: Les combattants de 1870-71 - L. Rousset
Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871 - Dick de Lonlay
Uniformes n°43 mai-juin 1978